Depuis le dernier épisode, j’ai fait encore plein d’essais et je crois que je peux dire que j’ai enfin trouver MA technique, celle que je vais transmettre aux élèves.
Tout d’abord, nous en étions restés au masque en papier ménage. Léger, assez convainquant, tout s’est bien passé jusqu’au moment du ponçage. Il ne résistait pas à l’énergie nécessaire à obtenir une surface lisse. Le plâtre se détachait en plaque, toujours à cause des nombreuses couches du papier ménage qui n’adhère pas assez bien les unes aux autres ! Il a donc lui aussi été abandonné.
Je cherchais une solution pour avoir un papier autre que le journal (à cause du plomb), qui soit à la fois mince, souple et léger mais assez résistant aussi, pas multi-couche et, cerise sur le gâteau, bon marché…
C’est alors que je suis tombée sur des nappes en rouleaux de papier fin (les moins chères, pas celles qui ont l’aspect velours). Pour aider les élèves à bien voir les couches et à ne pas les faire trop épaisses, j’en ai pris deux de couleurs différentes, une rouge et une blanche.
J’ai commencé par une couche de rouge, pour contraster sur le masque blanc. Le papier est uniquement mouillée, mais, sans colle pour ne pas qu’il adhère au masque. Ensuite, j’ai laissé sécher, mis une couche de colle, puis une couche de blanc, une deuxième rouge et j’ai fini par une couche de papier journal car j’avais peur que le résultat ne soit pas assez rigide. Pour ne pas que le papier soit détrempé et mette très longtemps à sécher, je travaille au pinceau, ce qui limite aussi les plis:
Pour la première couche, je mouille le papier au pinceau, je le dépose et je lisse, toujours au pinceau. Pour les couches suivantes, je recouvre la couche précédente de colle, puis je mets les morceaux de papier sec et je passe le pinceau pour que le papier pompe l’humidité et se colle. Ainsi de suite jusqu’à la dernière couche que je recouvre aussi d’une couche de colle. Je perce les yeux au fur et à mesure, dans chaque couche.
Le résultat était fin, léger, rigide à souhait. le seul bémol est dû à l’adhérence de la couche intérieure. Même en recouvrant la première couche non encollée de colle d’amidon, elle n’adhère pas correctement à cause des croisements qui ne sont pas encollés. On doit alors encoller à l’intérieur, mais de nouveau, l’adhérence n’est pas parfaite car on en peut pas aller entre les couches au croisement non plus. Je ne suis donc pas pleinement satisfaite de ce résultat.
En attendant de trouver une solution à mon problème, je suis repartie sur mon projet de moulage en creux pour essayer de réaliser un masque à la façon vénitienne.
J’ai commencé par peindre mon masque 2011 couleur or car il semble que les peintures métalliques diminuent l’adhérence. En réfléchissant à la remarque de StephV sur un précédent article, je me suis dit qu’effectivement, il valait mieux renforcer le masque, car le plâtre est lourd, et encore plus lorsqu’il est mouillé. J’ai donc commencé par mettre une couche de papier d’alu dans mon masque, puis j’ai coulé du plâtre à l’intérieur.
Une fois le plâtre sec, j’ai déposé le masque plein à l’intérieur d’une boîte plastique graissée avec de la vaseline. Comme le plâtre arrivait à s du haut du masque à l’envers, une fois retourné à l’endroit, le masque ne touchait plus le plâtre, ce qui risquait de provoquer des fuites de plâtre à l’intérieur du masque lors de la dernière étape. J’ai résolu le problème en mettant une couche de papier ménage dans un sachet plastique entre le plâtre et le masque. Après avoir enduit le masque de vaseline, j’ai coulé le plâtre dans la boîte. J’ai pris soin de dégager le bout du nez pour créer un trou dans le moule qui sera nécessaire pour l’écoulement.
Une fois le plâtre sec, j’ai obtenu une belle empreinte que j’ai recouvert d’une couche de papier humide et j’ai créé mon masque couche après couche. Le séchage est très long, il dure plusieurs jours et le démoulage s’avère catastrophique, tout se déchire.
Je me remets à cogiter à la recherche de la substance idéale qui permettrait au masque de ne pas adhérer sans le graisser, pour ne pas avoir de problème avec les couches de peinture ultérieures. En me promenant encore dans un magasin de bricolage à la recherche du produit miracle, je suis tombée sur un spray destiné à l’entretien des voitures:
Je décide de le tester. Je vaporise le moule et je mets directement du papier encollé sur la première couche. J’essaie aussi de faire un masque en 4 couches, uniquement avec des nappes. L’avantage est que lorsque le masque est à l’envers, on peut directement faire les finitions sur les bords, il suffit de laisser dépasser 2-3 cm de papier à la première couche et de le rabattre sur la dernière couche.
Le nez dépasse du trou sur l’envers, je fais sécher en le posant en travers de la boîte utilisée pour le moulage de manière à ne pas écraser le nez
Après séchage, le masque croche un peu, mais rien à côté du premier essai. La peinture dorée, n’a pas tenu sur le plâtre, elle a mieux adhéré au masque ! 😉 On peut constater que les traits sont très bien marqués. Le masque a l’ai tout étroit, mais en fait il est bien souple et s’adapte au contour du visage. J’ai rapidement découpé les yeux pour faire l’essayage, ils seront redécoupés plus précisément plus tard. Je ne suis pas encore passée aux étapes suivantes,
Par contre je voulais essayer mon spray silicone sur les masques que je vais faire avec les élèves. Je vaporise une fine couche, puis je mets les couche de papier mâché (la première directement encollée), les unes après les autres avec la méthode du pinceau, j’applique 4 différentes couches.
Après un séchage beaucoup plus rapide qu’avec le journal, le démoulage se fait très facilement et l’intérieur est parfait ! Voici la comparaison des deux types de première couche. A gauche sans colle sur la première couche, à droite toutes les couches encollées.
Il n’y a pas photo ! c’est parfait à droite, on dirait que la couche est unique! Le masque est solide, il se découpe bien, il a la bonne rigidité et la bonne épaisseur. La technique est validée !
Quelques jours plus tard, j’ai trouvé un rouleau de nappe noir! On frise la perfection: on mettra une couche de noir à l’intérieur du masque, ainsi, pas besoin de peinture, une couche de rouge, une couche de blanc, puis une deuxième couche de blanc pour qu’elle soit bien opaque. La nappe une fois encollée se fond bien sur les couches précédentes.
Il ne restera plus qu’à mettre l’enduit, poncer et reprendre jusqu’à ce que ça soit parfait, puis peindre et décorer.
La dernière chose que je vais encore faire est de tester le moulage de masque à l’intérieur du modèle pour en réduire un peu la taille, notamment pour les enfants.
Quelle patience ! J’admire. Bon courage à vous tous, élèves et enseignants !
Merci beaucoup, nous en aurons besoin ! 😉